Ce micro-ordinateur espion à 40€ tient dans une clé USB et peut pirater un réseau Wi-Fi en 10 secondes
Ce micro-ordinateur espion à 40€ tient dans une clé USB et peut pirater un réseau Wi-Fi en 10 secondes

Un gadget tout droit sorti d’un film d’espionnage

Il a la taille d’une simple clé USB, coûte moins de 40 euros, et pourtant… ce micro-ordinateur est l’un des outils favoris des hackers éthiques comme des pentesters. Capable d’infiltrer un réseau Wi-Fi en seulement 10 secondes, ce “joujou” qui semble tout droit sorti de Mr. Robot ou d’un opus de James Bond, est en réalité bien réel. Son nom ? Raspberry Pi Zero W, détourné ou intégré dans des dispositifs de cybersécurité aussi fascinants qu’inquiétants. Utilisé comme base, il peut littéralement tenir dans la paume de la main et faire des ravages numériques s’il est entre de mauvaises mains.

Alors, gadget de l’ombre, outil pédagogique ou vecteur de menace ? J’ai creusé le sujet pour savoir jusqu’où peut aller un tel appareil… et croyez-moi, ce que j’ai découvert est à peine croyable.

Un mini-ordinateur aux super-capacités… pour quelques euros

Le Raspberry Pi Zero W est un micro-ordinateur mono carte développé par la Raspberry Pi Foundation. Cette version “W” (pour Wireless) embarque :

  • Un processeur ARM11 cadencé à 1 GHz
  • 512 Mo de RAM
  • Un module Wi-Fi 802.11n et Bluetooth 4.0
  • Un port mini-HDMI, une sortie micro-USB et un port GPIO (pour la programmation hardware)

Le tout, dans un format de 65 mm x 30 mm. Oui, c’est plus petit que la plupart des barres chocolatées. Et tout ça pour environ 40 €, voire moins chez certains revendeurs. Techniquement, ce n’est qu’un mini-ordinateur. Mais dans les bonnes (ou les mauvaises) mains, il peut devenir une véritable arme numérique.

Le pentest simplifié façon portable

En cybersécurité, le pentest (ou test d’intrusion) est une méthode qui permet de simuler une attaque sur un système pour en détecter les failles. Ce micro-ordinateur est aujourd’hui largement utilisé par les “white hats” (hackers éthiques) pour mener ces simulations… souvent dans un cadre légal et encadré.

Lire  « Les meilleurs outils pour apprendre le hacking de manière éthique »

Une des images les plus frappantes ? Une simple clé USB, incluant un Raspeberry Pi Zero W, configurée avec des scripts d’attaque comme Aircrack-ng ou Kismet. Connectée à un PC ou branchée en mode autonome à une source d’alimentation, ce petit espion peut :

  • Scanner en continu les réseaux Wi-Fi à proximité
  • Lancer une attaque de type deauthentication pour forcer un appareil à se reconnecter, interceptant les clés de chiffrement WPA/WPA2 dans le processus
  • Injecter des paquets et intercepter les données
  • Créer un point d’accès leurre pour piéger les utilisateurs non avertis

Et tout ça, en quelques lignes de commande. Le tout est parfois intégré dans des interfaces web très simples d’utilisation comme Pwnagotchi ou PwnPi, orientées offensive, pédagogie et automatisation du piratage éthique.

Pirater un Wi-Fi en 10 secondes : mythe ou réalité ?

Alors soyons clairs : le simple fait de “voir” un réseau Wi-Fi ne signifie pas qu’il est piratable en 10 secondes. Mais pour les réseaux mal protégés, ou sous certaines conditions techniques (chiffrement faible, absence de filtrage MAC, SSID exposé…), ce genre d’appareil équipé d’outils comme Wifite2 ou Reaver peut effectivement automatiser et accélérer la compromission.

Dans plusieurs cas documentés, notamment lors de conférences comme le Black Hat ou le DEFCON, des démonstrations montrent que certaines configurations de box domestiques cèdent en moins de 10 secondes. Bien sûr, cela nécessite :

  • Une bonne connaissance des outils de cybersécurité
  • Des cibles spécifiques affichant des vulnérabilités connues
  • Une configuration bien préparée avec les bons scripts et drivers

Donc non, n’importe qui ne peut pas “cliquer et pirater”. Mais un utilisateur bien équipé et déterminé peut rendre l’opération étonnamment rapide.

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Un outil pédagogique avant tout

Avant de crier au scandale, rappelons une vérité importante : ce genre d’outil est utilisé principalement à des fins pédagogiques et préventives. Il existe de nombreux ateliers, dans les IUT, BTS ou écoles d’ingénieurs, qui utilisent ce type de dispositif pour former les futurs experts en sécurité. On y apprend à reconnaître les failles, comprendre les mécanismes d’attaque, et surtout, déployer les bons moyens de défense.

Des distributions comme Kali Linux, Parrot OS ou encore BlackArch optimisent leur compatibilité avec des Raspberry Pi pour proposer des packs éducatifs complets.

Et puis, entre nous geek, avouons-le : tout bon technophile a un jour rêvé de s’initier aux arcanes du hacking… La magie du code, la puissance entre les mains. Eh bien, ce type de dispositif permet de le faire de manière légale et constructive… tant que l’on respecte certaines règles.

Différence entre usage éthique et illégal

Et là, il faut être très clair : utiliser ce dispositif pour intercepter un réseau Wi-Fi sans autorisation est formellement interdit par la loi française. Selon l’article 323-1 du Code pénal, l’accès frauduleux à un système automatisé de données peut entraîner :

  • Jusqu’à 2 ans d’emprisonnement
  • Et 60 000 € d’amende

Et si des données sont altérées, modifiées, ou si l’action permet une fraude, les peines peuvent grimper jusqu’à 5 ans et 150 000 € (article 323-3 du Code pénal).

Donc si vous décidez d’utiliser un dispositif de ce type, faites-le uniquement dans un cadre légal : votre propre réseau, un environnement de lab dédié, ou sous autorisation explicite d’un client pour des tests de sécurité.

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Le micro-ordinateur… aussi pour les makers

Loin d’être un outil exclusivement pour “hackers encapuchonnés”, ce type de mini-ordinateur est aussi un bonheur pour les bidouilleurs. Que vous soyez amateur de domotique, fan d’objets connectés DIY ou adepte du rétro-gaming, ce genre d’appareil sert également à :

  • Créer une console rétro portable grâce à RetroPi ou RecalBox
  • Piloter votre maison connectée avec Home Assistant
  • Construire votre propre serveur web ou cloud personnel

Son faible encombrement le rend ultra portable, parfait pour des projets embarqués. Autant dire qu’il est à la croisée des mondes : entre gadget de sécurité offensive et outil de création pour makers passionnés.

Un futur à surveiller (de très près)

Dans l’univers de la tech, la miniaturisation reste un vecteur de révolution constante. Ce micro-ordinateur espion, léger et ultra-abordable, préfigure peut-être les technologies d’infiltration de demain – bonnes comme mauvaises. Rappelons-nous que l’équilibre entre sécurité et liberté numérique reste un enjeu crucial.

Mais pour les passionnés de cybersécurité, les makers, les curieux de technologie comme moi… Ce genre de dispositif est une source d’apprentissage gigantesque. Avec une part de frisson geek en prime. Car oui, avouons-le : manipuler en toute légalité un appareil capable d’auditer un réseau Wi-Fi avec quelques lignes de code, c’est un superpouvoir. Mais un superpouvoir implique une super… enfin bref, vous avez saisi.

Tu es Octave et tu écris pour le blog Topgeekblog depuis 2022.

By Octave