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Cette stratégie secrète des microchips chinois va faire trembler Intel et Nvidia !

Une stratégie « Laissez fleurir cent fleurs » appliquée aux microprocesseurs

Alors que le monde scrute les performances des GPU Nvidia et les ambitions de l’IA, la Chine suit une voie parallèle et moins médiatisée : celle des semi-conducteurs à nœud mature. Inspirée de la campagne “laissez fleurir cent fleurs” lancée en 1956, cette stratégie vise à encourager la diversité des projets et à multiplier les acteurs locaux, plutôt que de miser uniquement sur quelques géants intégrés. Résultat : un écosystème décentralisé, soutenu par des financements publics massifs, capable de produire en masse des puces de 28 à 65 nm pour l’automobile, les appareils électroménagers, les télécommunications et les secteurs militaires.

Les piliers du modèle “Pseudo-IDM” chinois

Contrairement aux fonderies occidentales comme Intel, Samsung ou TSMC, la Chine met en place un modèle dit “Pseudo-IDM” (Integrated Device Manufacturer). Il combine les forces de plusieurs entités – foundries, designers, équipementiers et acteurs de l’EDA – tout en conservant un rôle moteur de l’État central et des administrations provinciales.

Le Big Fund et les relais provinciaux

Depuis 2014, le gouvernement central a mobilisé d’énormes capitaux via le Big Fund, suivi récemment par un deuxième volet dotée de plus de 50 milliards de dollars. Cette manne financière a été relayée à l’échelle locale : chaque province (Wuxi, Chengdu, Xiamen, Hefei, etc.) a créé son propre fonds, ses zones industrielles dédiées aux semi-conducteurs et ses incitations fiscales. Parmi les avantages offerts :

Une concurrence “darwinienne” interne

La multiplication des centres de production et des fonds locaux crée une forme de concurrence interne : chaque région veut devenir le prochain pôle de référence. Cette dynamique présente des atouts – elle distribue les compétences et stimule l’innovation – mais elle génère aussi des excès :

Trois atouts pour la résilience industrielle

Le rapport de l’Academia Sinica met en avant trois facteurs clés qui rendent ce système solide :

Pourquoi miser sur les technologies matures ?

Si les puces de pointe à 3 nm attirent tous les regards, elles ne représentent qu’une fraction du marché mondial en volume. Environ 70 % à 80 % des semi-conducteurs produits utilisent encore des procédés de 28 nm et plus gros. Ces puces alimentent :

En consolidant sa maîtrise de ces technologies, la Chine construit un socle patient et pérenne pour son indépendance technologique, même si l’Occident durcit ses restrictions à l’exportation.

Enjeux et perspectives

Cette offensive “à cent fleurs” a d’ores et déjà conduit à une multiplication par trois de la capacité de production de puces matures entre 2020 et 2024, avec plus de 60 nouveaux sites en construction. Les États-Unis, via le CHIPS Act et des contraintes d’exportation, et Taïwan, par des limitations de transfert de personnel et de savoir-faire, cherchent à freiner cette montée en puissance. Pourtant, la force du modèle chinois réside dans sa capacité à absorber des entreprises en difficulté et à faire émerger, ici ou là, des champions capables d’exporter leurs propres produits. Le résultat ? Un paysage mondial des semi-conducteurs qui se redessine : moins centralisé, plus multipolaire, et sans doute plus compétitif à moyen terme.

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