Une révolution silencieuse sur le Lac Majeur
À la Marina di Verbella, la E1 Series a posé ses stands pour sa première manche italienne. Ici, pas de moteurs rugissants : les monoplaces électriques s’ébrouent sur l’eau comme des oiseaux, propulsées par des foils actifs qui les soulèvent, réduisant considérablement la résistance.
Les RaceBird : 7,5 m de fibre de carbone volantes
Conçues par SeaBird, les RaceBird sont longues de 7,5 m et légères grâce à la fibre de carbone. Elles embarquent une batterie de 35 kWh et des foils réglables :
- Foil arrière pour ajuster l’assiette et maintenir la portance ;
- Foils latéraux pour stabiliser et contrôler l’altitude ;
- Surface mouillée réduite pour maximiser la vitesse et l’autonomie.
Capables d’atteindre plus de 90 km/h, ces coques volantes illustrent le credo SeaBird : “moins de surface mouillée, plus de vitesse”.
Tom Chiappe, un pilote dans l’âme
Tom Chiappe, natif de Rouen, n’a pas choisi la voile par hasard : fils d’un triple champion du monde de F1H2O, il a débuté le karting à cinq ans avant de passer à la Formule 4 nautique à seize ans. Sur l’eau, chaque vague est un défi, chaque rafale de vent une donnée à décrypter.
Format direct élimination : un duel contre la montre
Les courses s’organisent en face-à-face sur de courts circuits balisés de bouées :
- Système “Boost” offrant 20 s de puissance ;
- Utilisation stratégique du bouton pour surprendre l’adversaire ;
- Eliminations en tête-à-tête, accentuant la tension et l’enjeu de chaque seconde.
Le moindre faux départ ou une mauvaise gestion du Boost peut décider du sort du pilote.
De McLaren à SeaBird : l’expertise au service du sport
À l’origine du projet, Rodi Basso, ex-ingénieur McLaren, a mis à profit son expérience sur les batteries de la Formule E. En marinisant ces technologies, il a permis à la E1 Series de devenir un véritable laboratoire flottant, où la mécanique de pointe côtoie le sport de haute performance.
Un engagement environnemental fort
La E1 Series ne se limite pas à la compétition : elle intègre une dimension écologique :
- Collaboration avec Carlos Duarte pour mesurer l’impact sur la faune marine ;
- Réduction de 80 % du bruit et zéro émission de CO₂ en course ;
- Projets locaux de nettoyage des berges, sensibilisation scolaire et reforestation sous-marine.
Chaque étape du championnat comprend un “Blue Impact Championship” pour valoriser les actions les plus vertueuses.
La Marina de Verbella : un écrin pour l’innovation
“Nous voulions montrer une nouvelle nautique, légère et respectueuse,” confie Marco Diana, directeur de la marina. Les infrastructures temporaires utilisent des générateurs à biomasse et viseront, dès l’an prochain, l’hydrogène vert, avec panneaux solaires et électrolyse pour recharger les foils.
Technologie et performance en mutation
Les données collectées sur chaque RaceBird alimentent les recherches de SeaBird à Sesto Calende. Accéléromètres, capteurs d’inclinaison et télémétrie en temps réel permettent d’optimiser l’aérodynamisme et l’efficience énergétique au fil des courses.
L’humain au cœur de l’aventure
Au-delà de la technique, la E1 Series valorise l’égalité en alternant hommes et femmes au cockpit. “Les pilotes féminines réussissent souvent des temps meilleurs,” remarque un ingénieur SeaBird. Sensibilité à l’équilibre et tactiques de pilotage y gagnent en finesse.
Une expérience à vivre
Entre le bleu intense du lac, le ballet silencieux des foils et les accélérations fulgurantes, la E1 Series redéfinit la course sur l’eau. À chaque virage, l’alliance de la technologie et du respect écologique dessine le paysage d’une nouvelle ère nautique.