Double Dragon Revive signe le retour d’une icône du beat ’em up à défilement horizontal, mêlant nostalgie et modernité. Sorti en octobre 2025 sur toutes les plateformes majeures, ce reboot promettait de redonner un second souffle à la saga fondatrice du genre. Après plusieurs heures passées à étriller des hordes de malfrats dans les rues sombres de New City, voici notre analyse détaillée de cette renaissance timide mais prometteuse.
Un passage en 3D qui divise
La première chose qui frappe est le choix graphique : le passage à la 3D polygonale. Les décors et personnages bénéficient d’un rendu propre et relativement détaillé, mais l’ensemble manque parfois de personnalité. Les rues, usines et quais ferroviaires, bien que variés, se révèlent souvent trop « propres » pour recréer l’atmosphère crasseuse et rétro de l’arcade des années 80-90. Le style n’est pas raté, loin de là, mais il peine à s’imposer face aux références contemporaines comme Streets of Rage 4 ou Absolum, qui ont élevé le genre.
Mécanique de combat classique, mais efficace
Double Dragon Revive reprend la formule originelle : deux héros (Billy et Jimmy Lee) dézinguent à coups de poing, de pied et d’arme improvisée les membres du gang Skull Corps. Le panel de mouvements reste succinct :
Malgré cette simplicité, le système de contrattacco se démarque : lorsqu’un ennemi prépare une attaque spéciale, un halo lumineux apparaît. Appuyer sur le bouton dédié déclenche un contre-temps ralenti, infligeant un coup critique et rechargeant partiellement la jauge de super attaque. Ce mécanisme apporte un zeste de stratégie et brise la monotonie du bourrinage pur.
Interactivité environnementale : le vrai plus
Ce qui sauve Double Dragon Revive du formatage trop scolaire, c’est l’interactivité avec le décor :
Ces moments de “mise en scène” pimentent l’action et procurent une satisfaction indéniable lorsque vous exploitez pleinement le terrain de jeu.
Coopération et level design à double tranchant
Le mode coop en local ou en ligne est l’un des points forts historiques de la série. Ici, revivre l’aventure à deux permet de combiner attaques et contres pour progresser plus vite. Toutefois, certaines sections « platforming » souffrent de contrôles trop approximatifs et d’une synchronisation délicate :
Reste que l’essentiel du contenu demeure dans les affrontements et la diversité des ennemis, parmi lesquels figurent spadassins, motards et boss légendaires (Abobo, Willy, Linda). Reconnaître ces figures emblématiques ravive le sentiment nostalgique.
Durée de vie et rejouabilité
Au compteur, la campagne solo s’achève en 3 à 4 heures pour un joueur expérimenté. Huit niveaux sont proposés, chacun offrant un tableau inédit et un boss final. Pour prolonger l’expérience :
Malgré tout, l’absence d’un mode survie compétitif ou de missions variées limite légèrement la rejouabilité.
Un prix discuté
Commercialisé à 34,99 € en version numérique, et jusqu’à 55,99 € en édition Deluxe, le titre se place dans la moyenne des reboot de classiques. Cependant, compte tenu de son contenu limité et de ses quelques errances de gameplay, le tarif peut sembler un peu trop élevé pour les joueurs en quête d’une « vraie » renaissance du genre.
Au final, Double Dragon Revive se présente comme un hommage correct, sans être révolutionnaire. Il ravira les nostalgiques désireux de retrouver Billy et Jimmy, tandis que les puristes du beat ’em up contemporain pourront lui reprocher son manque de profondeur et de modernisation. Un bon retour, donc, mais pas celui qu’on attendait pour relancer en majesté la série culte.