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Google claque un record : son processeur quantique bat Frontier 13 000× plus vite – la simulation moléculaire révolutionnée !

Du « suprématie » à l’« avantage quantique » vérifiable

En 2019, Google affirmait avoir atteint la « suprématie quantique » grâce à son processeur Sycamore de 53 qubits, capables de réaliser un calcul artificiel en 200 secondes, contre plusieurs millénaires pour un supercalculateur classique. Ce jalon, bien que spectaculaire, portait sur un problème à usage essentiellement académique. Aujourd’hui, Google franchit une nouvelle étape en revendiquant un « avantage quantique vérifiable » avec Willow, son processeur quantique de dernière génération, et l’algorithme Quantum Echoes. Cette fois, la promesse concerne une application concrète : la simulation de la structure d’une molécule via la résolution d’Otoc (Out-of-Time-Order Correlators) mesurables par résonance magnétique nucléaire.

Quantum Echoes : sonder la structure moléculaire

Quantum Echoes repose sur l’évaluation de correlateurs quantiques dits « hors ordre temporel », qui captent la manière dont l’information se “rétrempe” dans un système quantique. En pratique, l’algorithme place Willow dans un état préparé, exécute une séquence d’opérations sur les qubits, puis mesure l’« écho » résultant. Cette quantité peut être comparée, d’une part, à une simulation sur un second ordinateur quantique de puissance équivalente, et d’autre part, à des données expérimentales obtenues par spectrométrie par résonance magnétique nucléaire (RMN) sur la molécule réelle.

Un bond de performance de 13 000× ?

Selon Google, l’exécution du même calcul sur le superordinateur Frontier (un mastodonte classique de Oak Ridge) aurait pris environ 13 000 fois plus de temps que sur Willow, pour un problème simulé à 65 qubits. Il faut toutefois distinguer deux volets :

Cette distinction souligne la différence entre un exploit mathématique abstrait et une application expérimentale réellement mesurable.

Le rôle central de Willow

Willow, le nouveau processeur quantique de Google Quantum AI, intègre plusieurs avancées technologiques :

Ces innovations permettent d’envisager des algorithmes plus longs et plus complexes, tout en conservant un taux d’erreur compatible avec les besoins de simulation moléculaire.

Vérification indépendante et scepticisme

Google insiste sur le caractère « vérifiable » de son avantage :

Cependant, plusieurs points restent à clarifier :

Plusieurs chercheurs soulignent la nécessité d’une validation croisée par un autre laboratoire ou par l’industrie, afin d’écarter tout biais de comparaison et d’assurer la solidité du « vantage quantique » annoncé.

Les défis de l’échelle et de la tolérance aux erreurs

Au-delà de la démonstration actuelle, la route vers une simulation utile de biomolécules ou de matériaux complexes exige :

Les qubits actuels, y compris ceux de Willow, restent vulnérables à la décohérence et aux perturbations extérieures, limitant la durée des algorithmes et la taille des simulations.

Quel avenir pour la simulation quantique ?

L’annonce de Google confirme que les ordinateurs quantiques progressent à pas de géant, passant du simple benchmark abstrait à une simulation physiquement uploadable. Les prochaines étapes incluront :

La route est encore semée d’embûches—scalabilité, coût, tolérance aux erreurs—mais l’atteinte d’un avantage quantique vérifiable place la communauté au seuil d’une phase d’expérimentation applicative majeure, où les promesses de la « révolution quantique » pourraient enfin trouver un terreau fertile.

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