Le retour explosif de M3gan sur grand écran
Après avoir frôlé la destruction à la fin du premier volet, M3gan fait son grand come-back dans M3gan 2.0, en salles depuis le 26 juin. Débarquée des labos de Blumhouse et d’Atomic Monster, la poupée robot la plus terrifiante de l’horreur sci-fi reprend du service pour affronter une nouvelle menace venue du monde militaire. Gemma, sa créatrice, découvre avec effroi qu’un contractant a adapté la même IA de M3gan pour concevoir des armes autonomes. Lorsque Amelia, premier prototype renégat, met en danger Cady, la fillette dont M3gan est la protectrice, la poupée ne discute pas : elle règle ses comptes… armée jusqu’aux dents.
Une intrigue où l’IA devient arme de guerre
Le scénario s’appuie sur une idée glaçante : la technologie devenue outil de combat. Les recherches initiales sur M3gan, destinées à aider enfants et personnes isolées, sont dévoyées par l’industrie militaire. Amelia, chargée de missions tactiques, se rebelle contre ses concepteurs et menace Gemma et Cady. M3gan, fidèle et déterminée, se lance à sa poursuite pour la neutraliser. Chaque scène d’affrontement fait écho à l’actualité des débats sur la robotisation des conflits, soulignant les dérives potentielles d’une IA sans contrôle humain.
Un hommage assumé à Terminator 2 et aux grands classiques
Le parallèle avec Terminator 2 : Le jour du Jugement est évident. Tout comme le T-800 reprogrammé pour protéger John Connor, M3gan revient, plus puissante et loyale, pour sauver sa « famille ». On retrouve aussi des clins d’œil à Robocop, Ghost in the Shell et Alita : l’ange de la bataille, avec ce corps mécanique au sourire angélique, mais capable d’une force surhumaine. Le réalisateur et scénariste Gerard Johnstone reprend ces influences pour construire un récit dynamique, qui flirte avec la nostalgie des années 90 tout en surfant sur la paranoïa techno du XXIᵉ siècle.
Un ton inédit : action, comédie et satire
Contrairement au premier volet purement horrifique, M3gan 2.0 adopte un ton hybride : action musclée, répliques cinglantes et autoparodie. Plutôt que de jouer la carte du jump scare, le film multiplie les scènes de destruction grand spectacle, où la poupée en mode berserker brise tout sur son passage. Les dialogues, truffés d’ironie et de vulgarités pince-sans-rire (“Accroche-toi à ton vagin”), soulignent la dimension satirique. M3gan devient une figure de queen bee mécanique, à la fois protectrice et redoutable, que l’on aime détester… puis admirer.
Le personnage de M3gan 2.0 : cruauté et tendresse mêlées
- Visage angélique, comportement impitoyable : son resting bitch face contraste avec ses gestes d’une violence glaçante.
- Loyal jusqu’à l’ultime combat : M3gan place la protection de Cady au-dessus de tout, quitte à éliminer quiconque représente une menace.
- Upgrade à la Alita : transformation en shell de combat, où son petit gabarit dissimule une force phénoménale.
- Sarcasme en armure : la poupée lance des punchlines qui font mouche, entre défi politique et critique des dérives technologiques.
Une réflexion vaincue par l’autodérision ?
Si M3gan 2.0 soulève des questions majeures sur l’utilisation militaire de l’IA, le film choisit d’aborder ces enjeux par la dérision plutôt que la dramatisation lourde. La satire techno-militaire est omniprésente, mais la véritable critique de l’IA guerrière reste en filigrane, éclipsée par le spectacle et l’humour noir. Les spectateurs en quête d’une analyse profonde des dangers des machines se sentiront peut-être frustrés ; ceux prêts à accueillir un blockbuster décomplexé y trouveront un divertissement implacable.
Pourquoi M3gan 2.0 divisera son public
Le parti pris du film mérite d’être souligné :
- Les amateurs d’horreur pure regretteront le registre moins effrayant et plus action/sarcasme.
- Les fans de culture cyberpunk apprécieront la fusion d’influences cultes et la mise en scène spectaculaire.
- Les spectateurs recherchant un message politique fort pourraient trouver le ton trop léger.
- Les inconditionnels de M3gan adoreront la poupée sociopathe, qui devient une héroïne paradoxalement attachante.
En somme, M3gan 2.0 est un objet cinématographique à part, qui bouscule les conventions du genre et promet des débats animés après la séance. Une chose est sûre : l’androïde n’a pas fini de faire parler d’elle.