Un retour explosif après dix ans d’attente
Presque dix ans se sont écoulés depuis la sortie de Killing Floor 2 fin 2016. Durant cette décennie, Tripwire Interactive a maintenu son shoot co-op à ondes dans un cycle de mises à jour impressionnant, avec des événements saisonniers et de nouveaux contenus gratuits. Cet entretien soutenu a certes fidélisé la communauté, mais a aussi retardé l’arrivée d’un véritable successeur. À présent, Killing Floor 3 débarque dans une ambiance futuriste et distopique, ouvrant un nouveau chapitre pour les fans de la série.
Bienvenue en 2091 : une esthétique high-tech et industrielle
Le passage du présent post-apocalyptique de KF 2 à un avenir sombre en 2091 se ressent immédiatement. Les environnements alternent entre ruines urbaines ultra-modernisées et laboratoires high-tech déglingués. Cette nouvelle palette visuelle donne au joueur l’impression de s’infiltrer dans une mégalopole déliquescente, constamment sous la menace des terribles Zed. Les néons vacillants, les nébuleuses de fumée toxique et les éclairages stroboscopiques participent à un sentiment d’urgence permanent.
Un gameplay à ondes inchangé, mais affiné
Le cœur de Killing Floor 3 reste le même : on affronte six ondes de hordes mutantes, culminant avec un boss final chaotique. Toutefois, plusieurs raffinements modernisent l’expérience :
- IA améliorée : les Zed sont plus adaptatifs et agressifs, capables de repousser les stratégies trop prévisibles.
- Mobilité accrue : le joueur peut désormais esquiver latéralement, grimper et emprunter des ziplines, offrant un déplacement plus fluide et vertical.
- Arènes interactives : des trappes, jets de lave et tourelles destructibles rythment les combats et encouragent la tactique.
Des classes plus profondes, façon hero-shooter
Le vrai renouvellement concerne le système de classes, désormais plus articulé :
- Commando : spécialiste des armes automatiques, peut déployer un drone acide pour infliger des dégâts sur la durée.
- Médecin : soigne l’équipe avec des stations médicales et une seringue spéciale à effet de zone.
- Ingénieur : active et contrôle des tourelles, débloque zones et coffres grâce à ses gadgets.
- Piromane : manie flammes et molotovs pour détruire rapidement des groupes d’ennemis.
- Ninja : redoutable en corps à corps, utilise katanas et shurikens à récupération instantanée.
- Sharpshooter : crache la puissance des fusils à pompe et carabines de précision, idéal en soutien long ou moyen rayon.
Chaque classe dispose d’arbres de talents à débloquer via l’XP à long terme. Mais durant une partie, il n’existe pas de progression interne : une limite regrettable qui gèle le rythme des builds en plein match.
Un arsenal revisité et un hub de préparation
Avant de sauter en bataille, vous pénétrez dans la « Stronghold », un hub en vue subjective où vous personnalisez vos armes et compétences :
- Selection du loadout et modifications d’armes via crafting d’accessoires (mirino, chargeur, canon).
- Choix stratégique : chaque accessoire apporte bonus et malus, créant des compromis entre dégâts, cadence et stabilité.
- Visites guidées de l’interface, parfois maladroite et datée, mais fonctionnelle.
Le fameux Zed Time booste la coopération
Killing Floor est depuis toujours rythmé par le Zed Time, ce ralentissement temporel déclenché à certaines conditions. Dans le troisième opus, son activation dépend d’une barre de « synergie » nourrie par les actions d’équipe. Une fois prête, l’équipe profite d’une brève phase de slow motion permettant de placer des headshots précis, renforçant la cohésion tactique.
Contenu limité et sensation de répétitivité
Après 6 à 7 heures, la routine se fait sentir :
- Les 9 cartes proposées sont bien construites mais demeurent peu nombreuses (contre 12 à la sortie de KF 2).
- Les boss finaux sont rares et exécutent des routines frénétiques plutôt que de réels défis stratégiques.
- Absence de variantes roguelike ou mécaniques aléatoires majeures : chaque run ressemble beaucoup à la précédente.
Le manque de builds dynamiques en match, d’objectifs variables et de modes de jeu alternatifs laisse un goût de trop peu pour un titre annoncé en live service.
Un gunplay toujours aussi jouissif
Côté sensations, Killing Floor 3 reste un régal. Le système M.E.A.T. plonge dans l’hémoglobine et la dissection, chaque tir étant accompagné d’impacts visuellement saisissants. La balistique est précise, le recul bien simulé et les sons d’armes variés. Tirer dans la tête d’un Zed, entendre le cran de la carabine et voir l’ennemi s’effondrer procure un plaisir brut, valeur sûre de la franchise.
Esthétique futuriste mais manque d’identité
La patte visuelle plus « propre » et high-tech peine à marquer les esprits. Les tarifs cosmétiques, bien qu’abondants, proposent essentiellement des recolorations et des skins génériques. Contrairement à KF 2, où l’univers cochonné et horrifique se sublimait en déguisements criards, l’actuel design se montre trop lisse et peu mémorable.
Live service en devenir et perspectives
Killing Floor 3 est vendu aux alentours de 40 €, avec une boutique ingame offrant des crédits pour cosmétiques, optionnels et finançant le live service. Les promesses de futurs contenus—nouveaux chapitres, armes, cartes et modes de jeu—pourraient enrichir l’expérience et corriger ses lacunes. Reste à voir si Tripwire Interactive saura tenir ce calendrier et combler le vide dans son contenu initial.