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RAM en rupture de stock : pourquoi votre prochain smartphone pourrait vous coûter 100 € de plus !

Une envolée des prix de la RAM menace le marché des smartphones

Selon un rapport récemment relayé par le compte @Jukanlosreve sur X et publié par Jiemian News, les fabricants de smartphones voient aujourd’hui d’un mauvais œil la hausse spectaculaire des tarifs de la mémoire vive. Des acteurs majeurs comme Xiaomi, OPPO ou Vivo auraient même suspendu temporairement leurs achats de modules DRAM auprès de Samsung, Micron et consorts pour ce trimestre, redoutant de devoir à terme augmenter le prix de vente de leurs nouveaux modèles.

Les raisons derrière la flambée tarifaire

Plusieurs facteurs convergent pour expliquer cette flambée des coûts :

  • Explosion de la demande des data centers : face à l’essor du cloud, de l’intelligence artificielle et des services de streaming, les centres de données se dotent massivement de serveurs. Ces machines requièrent des quantités énormes de mémoire DDR5 :
  • Capacités de production limitées : les usines de Samsung, Micron ou SK Hynix ne peuvent pas monter suffisamment en cadence pour répondre simultanément aux besoins des serveurs et de l’industrie mobile.
  • Premium payé par les opérateurs cloud : les grands exploitants (Amazon AWS, Microsoft Azure, Google Cloud) acceptent de déboursez jusqu’à 30 % de plus pour s’assurer un approvisionnement prioritaire en puces DRAM, créant une pression sur les disponibilités.
  • Des répercussions directes pour les smartphones Android

    En conséquence, les marques de téléphonie peinent à obtenir des composants au prix habituel. Face à ce dilemme, deux options s’offrent à elles :

  • Réduire les spécifications : recourir à des modules de RAM de moindre capacité ou rétrograder la fréquence, au risque de nuire aux performances et à la compétitivité du produit.
  • Augmenter les tarifs de vente : répercuter la hausse sur le prix final, ce qui risquerait de freiner l’élan du marché, déjà marqué par un pouvoir d’achat en berne.
  • Pour rappel, en 2025 les smartphones haut de gamme sont passés majoritairement à la RAM LPDDR5X et à des configurations jusqu’à 16 Go. Une montée en gamme qui pèse désormais plus lourd sur le coût de production.

    Quel impact sur les tarifs pratiqués ?

    Les analystes estiment que les prix moyens pourraient augmenter de 5 à 10 % dès le premier semestre 2026, si la pénurie persiste. Pour un smartphone vendu 800 €, cela représenterait un surcoût potentiel de 40 à 80 €. Sur un marché déjà tendu, les consommateurs pourraient alors reporter leur achat ou se tourner vers des modèles plus abordables.

    La course aux alternatifs mémoire

    Pour limiter la casse, certains fabricants envisagent :

  • Le recours à la mémoire UFS intégrée : optimiser le stockage interne pour réduire légèrement la charge de mémoire vive.
  • La diversification des fournisseurs : nouer des partenariats avec des fondeurs émergents ou des fabricants chinois moins chers.
  • L’adoption anticipée de DDR6 : si les premiers échantillons voient le jour l’an prochain, ils pourraient offrir un meilleur rapport capacité/coût, moyennant des investissements dans la R&D.
  • Conséquences pour le consommateur

    En attendant une normalisation, quelques conseils pour préserver votre budget :

  • Comparer les offres : privilégier les promotions et bundles opérateur qui compensent en partie la hausse.
  • Choisir un modèle légèrement plus ancien : la génération précédente peut offrir un rapport performances/prix plus avantageux si la RAM demandée est moindre.
  • Scruter le marché de l’occasion : les reconditionnés en bon état constituent une alternative économique face à la montée des tarifs neufs.
  • Une hausse qui touche tous les marchés

    Si les géants chinois sont cités en exemples, cette tendance concerne en réalité tous les constructeurs mondiaux, y compris Samsung, Apple et les marques européennes. La pénurie de mémoire affecte l’ensemble de la chaîne : composants, prix, délais de livraison et priorités de production.

    À quoi s’attendre dans les mois à venir

    Les prévisions d’experts tablent sur un maintien de la tension sur les prix de la RAM jusqu’à mi-2026, le temps que les usines augmentent leur capacité et que les stocks se reconstituent. D’ici là, le consommateur devra composer avec un marché moins stable, marqué par des annonces successives de hausses tarifaires ou de ruptures ponctuelles.

    Un signal d’alarme pour l’industrie

    Cette crise de la mémoire souligne la dépendance du secteur smartphone à des composants stratégiques. À la différence des SoC, maîtrisés en interne chez certains grands acteurs, la RAM reste un poste de coût externally controlled. Les marques devront repenser leur chaîne d’approvisionnement et peut-être relocaliser une part de la production pour mieux résister à ce type de chocs.

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