Pourquoi le SPID se transforme-t-il en service payant ?
Les Italiens ont longtemps bénéficié d’un accès gratuit à leur identité numérique SPID, mais une vague de changements redessine désormais le modèle économique des fournisseurs. La principale raison : la fin des conventions publiques qui subventionnaient la plateforme. Sans ces financements, les entreprises doivent couvrir elles-mêmes :
- Les frais de maintenance et de mise à jour des serveurs.
- Les investissements en cybersécurité pour protéger des millions de comptes.
- Le support technique et les services d’assistance aux utilisateurs.
Pour garantir la continuité et la fiabilité du SPID, l’instauration d’un abonnement annuel apparaît comme la solution la plus durable.
Le cas de PosteID : un abonnement à 5 € envisagé
Poste Italiane, via son service PosteID, gère aujourd’hui plus de 70 % des identités SPID en Italie (plus de 20 millions d’utilisateurs). À la suite de la fin des contributions publiques en 2022, étendue jusque fin 2023, l’entreprise réfléchit à un abonnement annuel de l’ordre de 5 €. Ces 100 millions d’euros de revenus supplémentaires serviraient à :
- Renouveler l’infrastructure et garantir un haut niveau de sécurité.
- Moderniser les procédures de vérification d’identité.
- Améliorer le support et la gestion des demandes utilisateurs.
À ce jour, Poste Italiane n’a pas encore officialisé ce tarif ni publié de calendrier précis, mais la perspective d’un abonnement modéré suscite déjà des débats sur l’accessibilité du SPID.
InfoCert, Aruba et Register.it : des tarifs variés
D’autres fournisseurs ont déjà franchi le pas :
- InfoCert (groupe Tinexta) applique un abonnement de 5,98 € par an (première année gratuite), non renouvelé automatiquement et soumis à l’acceptation expresse de l’utilisateur. Un compte inactif plus de deux ans est désactivé.
- Aruba propose un abonnement annuel de 4,90 €, payable à partir de la deuxième année, pour couvrir les coûts de gestion et de support.
- Register.it adopte une tarification modulable : 9,90 € par an pour un SPID via smart card ou signature numérique, pouvant grimper jusqu’à 80 € selon la méthode d’authentification choisie (visioconférence, documents physiques, etc.).
Ces différences de tarifs reflètent la volonté de chaque acteur de concilier rentabilité et attractivité pour l’utilisateur.
Les alternatives sans frais
Cependant, tous les fournisseurs n’imposent pas d’abonnement :
- Sielte reste gratuit pour toute activation via carte d’identité électronique (CIE) ou carte nationale des services (CNS).
- Lepida maintient un SPID sans frais pour les méthodes qualifiées par la PA.
- Namirial offre un accès gratuit au SPID via des certificats reconnus, sans abonnement annuel.
Ces options restent essentielles pour garder un accès numérique gratuit, même si elles nécessitent parfois l’usage d’équipements spécifiques (lecteur de carte, certificat).
La CIE : solution publique et gratuite en plein essor
Parallèlement, la Carte d’Identité Électronique (CIE) se positionne comme un moyen d’authentification sans abonnement :
- Émise gratuitement par les mairies.
- Permet d’accéder aux services de la Pubblica Amministrazione.
- Valable plusieurs années sans coût supplémentaire.
Le gouvernement vise la couverture de 70 % de la population d’ici mi-2026. L’essor de la CIE réduira progressivement la dépendance au SPID, qu’il soit payant ou gratuit.
Comment choisir le bon fournisseur ?
Pour ne pas subir la facture annuelle, il est conseillé de :
- Comparer les tarifs et les conditions de renouvellement de chaque provider.
- Privilégier les méthodes d’authentification sans frais (CIE, CNS, signature digitale).
- Vérifier l’usage effectif de votre SPID : un abonnement reste justifié si vous accédez régulièrement à de nombreux services en ligne.
- Anticiper la migration vers la CIE pour profiter d’une solution pérenne et gratuite.
En adoptant une stratégie éclairée, chaque utilisateur conservera un accès sécurisé et abordable à ses services numériques sans surprise sur la facture.