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Voici comment l’IA pourrait prédire votre prochain achat avant même que vous y pensiez !

Voici comment l’IA pourrait prédire votre prochain achat avant même que vous y pensiez !

Voici comment l’IA pourrait prédire votre prochain achat avant même que vous y pensiez !

Imaginez une IA qui connaît vos envies avant même que vous ne réalisiez que vous les avez. Non, ce n’est pas un scénario dystopique tout droit sorti de Minority Report, mais bien une réalité technologique qui prend de plus en plus forme sous nos yeux. L’intelligence artificielle (IA), en s’appuyant sur des montagnes de données et des algorithmes toujours plus affûtés, peut anticiper vos choix d’achats, souvent avec une précision bluffante. Mais comment cette magie (ou sorcellerie algorithmique) fonctionne-t-elle vraiment ? Voyons cela de plus près.

Des données collectées à la pelle… et souvent à votre insu

Chaque clic, chaque scroll, chaque pause de votre regard sur un produit laisse une empreinte numérique. Que ce soit sur un site e-commerce, sur les réseaux sociaux ou même dans votre boîte mail, toutes ces actions forment un gigantesque puzzle comportemental. Et devinez qui s’amuse à l’assembler pièce après pièce ? L’IA, bien évidemment.

Les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple), mais aussi des sites plus spécialisés, collectent en permanence des données comme :

Cet agencement donne naissance à un profil extrêmement précis de vous, de vos habitudes et de vos désirs latents.

Le machine learning à la baguette

Une fois les données collectées, elles sont digérées par des algorithmes de machine learning. Ces derniers ne se contentent plus de constater que vous avez acheté un casque gaming la semaine dernière. Ils analysent aussi quand, comment, et dans quel contexte vous l’avez fait. Plus impressionnant : ces systèmes apprennent et s’adaptent au fil du temps.

Par exemple, l’algorithme peut déterminer qu’en général, vous cherchez du nouveau matos PC en août (juste avant la rentrée ou un upgrade pour les jeux de fin d’année). Résultat : sans même que vous n’ayez mentionné quoi que ce soit, votre fil Instagram se remplit de GPU RTX, de SSD NVMe, et d’écrans 4K en promo. Vous n’avez rien demandé, mais l’IA, à ce moment précis, a compris que « c’était le moment ».

Des exemples concrets qui font froid dans le dos (ou plaisir, selon votre niveau de geekitude)

Amazon a breveté en 2014 une technologie appelée « expédition anticipée » (anticipatory shipping). Le concept ? Expédier un produit vers un centre logistique près de chez vous… avant même que vous ne l’ayez commandé. Le géant américain prévoit ainsi vos achats potentiels pour pouvoir livrer plus vite que la concurrence. Oui, c’est aussi fou que ça en a l’air (source : U.S. Patent No. 8,615,473 B2).

Spotify, Netflix, ou même vos applications de running comme Strava ou Nike Training Club font également partie du jeu. En croisant vos goûts, votre rythme de vie, la météo et même vos cycles de sommeil, ces IA peuvent prédire si vous êtes plus enclin à acheter un album de lo-fi un dimanche soir pluvieux ou un nouvel équipement de sport après une séance intense.

Entre personnalisation et manipulation

On touche ici à un sujet épineux : la frontière entre le marketing personnalisé et la manipulation. Car si l’IA peut, techniquement, vous proposer LE produit qui correspond à votre besoin (conscient ou non), elle peut aussi créer le besoin. Une suggestion répétée à l’infini, basée sur vos micro-parcours numériques, peut provoquer ce qu’on appelle en psychologie un effet de simple exposition : plus vous voyez un objet, plus vous avez tendance à l’apprécier, et donc… à l’acheter.

D’un point de vue réglementaire, l’Union Européenne commence à prendre des mesures face à cette hyper-ciblage algorithmique. Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) impose déjà aux entreprises de recueillir un consentement explicite pour le traitement des données personnelles. En 2023, l’UE a également franchi un pas de plus avec le Digital Services Act (DSA) qui encadre plus strictement la publicité ciblée, surtout quand elle se base sur des données sensibles (source : Journal officiel de l’Union européenne, L277/1, 27 octobre 2022).

L’IA au service de l’expérience utilisateur (ou de notre compte en banque)

Toutes ces évolutions soulèvent néanmoins une question intéressante : jusqu’à quel point l’IA peut-elle améliorer notre expérience sans empiéter sur notre libre arbitre ? Car avouons-le, on aime tous recevoir des recommandations pertinentes. Quand Netflix devine avec brio qu’on va adorer une série de SF coréenne totalement obscure, on crie au génie. Mais quand Amazon nous suggère d’acheter un modèle de clavier qu’on a juste mentionné à voix haute devant Alexa… là, ça devient flippant.

La solution ? Une meilleure éducation numérique, pour commencer. Comprendre quels types de données sont collectés, comment elles sont traitées et où en sont nos droits. Ensuite, pourquoi ne pas rêver à des IA éthiques, open-source, transparentes ? Certaines startups comme Hugging Face ou Ethical AI planchent déjà sur des modèles alternatifs à ceux des mastodontes du web.

Et le futur dans tout ça ? Un monde prédictif, mais pas fataliste

À terme, on pourrait tout à fait imaginer des assistants personnels alimentés par IA qui vous épaulent réellement dans votre quotidien numérique, en toute transparence. Besoin d’un nouveau casque audio ? L’IA pourrait vous afficher une liste optimisée (qualité, prix, éthique de fabrication), adaptée à VOS valeurs. Et pas juste à l’objet de votre dernier clic.

On rêve aussi une IA qui sache faire la différence entre une pulsion d’achat et un vrai besoin. Imaginez une notification qui vous dise : « Tu sembles prêt à acheter ce smartphone… mais ton actuel fonctionne encore très bien, et la nouvelle version sort dans 2 mois. Want to wait? » Voilà une IA qui mériterait notre confiance, non ?

En attendant que ce futur se concrétise, un seul conseil : gardons un œil averti sur ces assistants numériques qui en savent parfois bien plus sur nous… que ce qu’on se plaît à croire.

Je suis Octave et j’écris pour le blog Topgeekblog depuis 2022.

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