Le 20 novembre 1985, Microsoft lançait la toute première version publique de Windows, le système d’exploitation qui allait révolutionner l’informatique personnelle. Quarante ans plus tard, cet anniversaire nous invite à replonger dans l’histoire de Windows 1.0, ses fonctionnalités pionnières et les curiosités qui ont marqué ses débuts.
Contexte et prérequis techniques
Avant Windows, les ordinateurs sous MS-DOS ne proposaient qu’une interface en ligne de commande. Windows 1.0 se présentait comme une surcouche graphique, rendant l’utilisation plus intuitive :
- Fonctionnait sur MS-DOS 2.0 ou supérieur.
- Nécessitait au minimum 256 ko de mémoire vive.
- Requérant un lecteur de disquette double face ou un disque dur pour l’installation.
- Intégrait les drivers de base pour les périphériques : écran, souris, clavier et imprimante.
Pour l’époque, ces exigences étaient déjà ambitieuses et ouvraient la voie à une expérience utilisateur novatrice.
Une interface graphique naissante
Windows 1.0 introduisait plusieurs concepts clés :
- Fenêtres superposables : contrairement aux systèmes à une seule tâche, plusieurs applications pouvaient s’afficher simultanément.
- Même si ces fenêtres ne pouvaient pas se chevaucher à l’initiale, elles étaient redimensionnables et déplaçables.
- Un menu « Démarrer » n’existait pas encore ; les commandes se sélectionnaient depuis la barre de menus en haut de chaque fenêtre.
- La souris devenait un élément central de navigation, dissociant Windows des interfaces purement clavier.
Les programmes intégrés de Windows 1.0
Windows 1.0 incluait une suite d’applications de productivité et de divertissement :
- Paint : premier outil de dessin graphique, permettant de créer et modifier des images bitmap.
- Calculatrice : un utilitaire simple pour les opérations arithmétiques de base.
- Bloc-notes : éditeur de texte minimaliste idéal pour prendre des notes rapides.
- Horloge et calendrier : pour consulter l’heure et la date sans quitter l’interface.
- Panneau de configuration : accès aux réglages système, police, couleurs et dispositions clavier.
Chacune de ces applications posait les fondations des logiciels aujourd’hui encore présents dans Windows.
Fonctionnalités et limitations
Windows 1.0 apportait des atouts majeurs, mais souffrait également de contraintes techniques :
- Mode multitâche coopératif : chaque application devait céder le contrôle pour permettre à une autre de s’exécuter, limitant la fluidité.
- Pas de support natif du chevauchement des fenêtres lors du lancement ; cette amélioration arrivera dans Windows 2.0.
- Performances bridées par le faible montant de mémoire vive et la vitesse des disquettes.
- Interface monochrome ou couleurs très limitées selon la carte graphique.
Anecdotes et premiers easter eggs
Malgré sa jeunesse, Windows 1.0 incluait déjà de petites surprises :
- Un premier easter egg, découvert bien plus tard, permettant d’afficher une liste des développeurs ayant travaillé sur le projet.
- Des versions localisées uniquement pour l’anglais américain au départ, avec des traductions en langue européenne arrivant plus tard.
- Un canal de distribution initial partagée « en bêta » sous le nom de “Premiere Edition” auprès des développeurs avant la sortie officielle.
Impact et héritage
Windows 1.0 ne connut pas un succès massif dès ses débuts, mais son importance historique est indéniable :
- Première étape vers une transition de MS-DOS vers l’ère graphique.
- Puisque Windows 1.0 a jeté les bases du design des fenêtres, menus et icônes, le concept s’est généralisé aux systèmes concurrents.
- Évolution rapide : en deux ans, Windows 3.0 dominait déjà le marché des PC grâce à l’amélioration du multitâche et de la gestion mémoire.
- L’écosystème logiciel tiers a commencé à émerger, attiré par cette interface unifiée.
Au bout de quarante ans, Windows est devenu omniprésent, multi-plateforme et indissociable de l’informatique personnelle. Windows 1.0 demeure le jalon fondateur qui a donné au grand public son premier aperçu du potentiel d’une interface graphique conviviale.
